LA SAPIENZA

Un film sur la parole, le langage, l'apaisement et La Lumière. La Lumière de Dieu, La Lumière d'un lieu à construire. Cette Lumière nécessaire et vitale.

L'architecture, Borromini, les cathédrales italiennes, bien qu'abordés durant de longues séquences, acquièrent ici une place secondaire, ce qui ne contrarie personne.

Et ce mystère : La Sapienza – La Sapience ; un mot au-dessus de toute science, de toute beauté, de tout savoir. D'amour et de lumière nait La Sapience.

Une lenteur agréable qui libère l'esprit, à regarder avec sagesse ; un jeu quasi théâtral qui laisse place au sens des mots. La tension toujours délicate et émotive entre Christelle Prot et Fabrizio Rongione est exaltante, tout comme la fragilité presque maladive de ces deux corps frêles incarnés par Arianna Nastro et Ludovico Succio.

Une photographie grandiose et simple, brute, laissant au seul œil du spectateur le devoir du jugement et de l'interprétation. Un beau voyage initiatique au cœur de l'Italie, et un paysage bercé des compositions de Monteverdi.

Avec La Sapienza, Eugène Green grave à jamais son génie dans la pierre du cinéma poète, proche du divin.